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rebelle

Nous en entendons beaucoup parler et il existe une pléthore d’ouvrages sur le sujet. Nous la confondons souvent avec l’estime de soi et la confiance en soi, qui sont en réalité deux de ses conséquences. À la fois innée et acquise, l’affirmation de soi est la capacité d’exprimer ses émotions. Lorsque l’enfant naît, ses premiers pleurs affirment « je suis ici, j’ai besoin de vous, prenez soin de moi ». Par ses cris, ses comportements et ses gestes, le nouveau-né interagit avec ce qui l’entoure et manifeste déjà une affirmation de lui-même dans ce monde. L’affirmation de soi est alors le mécanisme psychique qui fixe les rouages de nos interactions humaines : il mêle à la fois l’identification de nos pensées et de nos émotions, l’expression de la reconnaissance de nos droits et, enfin, la communication verbale et non-verbale.

J’aime souvent comparer l’affirmation de soi à la pâte d’un gâteau. A la naissance, la pâte est brute et demande à être pétrie pour gonfler. Selon l’amour et la considération qu’elle reçoit, elle acquiert les ingrédients qui lui donnent une forme, une texture et une densité particulière. A l’adolescence, d’autres ingrédients – les doutes et la peur de sortir de l’enfance – font ressortir ses zones d’ombre et ses spécificités, comme pour leur donner plus de consistance et prouver autant à elle-même qu’aux autres qu’elle existe. La pâte se développe et se modèle alors plus précisément, mais reste encore très malléable. A l’âge adulte, la pâte se pose et s’ancre pour ne plus bouger. Elle « sort du four ». Elle est plus ou moins brulée, plus ou moins écornée, plus ou moins sèche, plus ou moins moelleuse. Mais elle est toujours unique.

L’affirmation de soi est donc à l’origine directe de nos réflexes de pensée au quotidien et de notre mode de fonctionnement. Et, de cette affirmation de soi, naît quatre types de comportements que nous connaissons bien : les personnalités affirmées (affirmation positive active), les soumis (affirmation positive passive), les agressifs (affirmation négative active) et enfin les manipulateurs (affirmation négative passive). Nous pouvons également les classer en deux catégories distinctes – bien que je n’aime pas les étiquettes : les comportements d’affirmation positive, qui ne sont pas nocifs pour l’autre ; et les comportements d’affirmation négative, qui cherchent directement ou indirectement à nuire et à détruire l’autre.

Les personnalités affirmées respectent leurs droits propres et le droit de ceux qu’elles côtoient. Elles assument et expriment clairement leurs avis, leurs émotions et leurs ambitions, et demandent directement ce qu’elles désirent. L’honnêteté est leur caractéristique principale. Ainsi, elles n’ont aucune difficulté à dire « je t’aime » ou encore « non, je ne veux pas te prêter de l’argent ».

Acquérir ce type de personnalité demande un travail sur soi conséquent, accepter certaines peurs – comme celle du rejet, de l’abandon et de l’échec, ainsi qu’un équilibre permanent entre une remise en question et une protection de ses valeurs. Il s’agit donc là de bien se connaître et, surtout, savoir ce qu’on ne sait pas.

Attention, s’affirmer ne veut pas dire exprimer complètement une émotion, mais la reconnaître, l’accepter et l’exprimer en la maîtrisant. N’oublions pas que nous sommes dans le souci du respect de l’autre, sans pour autant s’effacer soi-même. Si, par exemple, nous ressentons de la colère, il est inutile de tout casser et d’insulter pour justifier son droit à être soi. Bien au contraire, le colérique est dépassé par sa colère qu’il ne maîtrise pas, il ne respecte donc pas l’autre en se mettant en colère et en arrive à dire ou à faire des actes qu’il regrettera. Le colérique est une personnalité agressive car, tout comme le jaloux, son ressenti est d’une violence qui le dépasse. Mais ne nous égarons pas.

« D’accord, mais les avantages personnels de la personnalité affirmée sont moins importants que ceux d’affirmation négative, puisque nous sommes dans le contrôle permanent dans le souci de ne pas froisser l’autre », m’a rétorqué une amie ce midi. En réalité, c’est l’exact inverse. Quels sont donc les avantages de la personnalité affirmée ?

L’estime de soi est améliorée. Le respect de soi augmente, l’image que l’on a de soi-même se bonifie car plus juste et plus réaliste.

On obtient de manière plus efficace ce que l’on désire. On ne triche pas, on ne manigance pas et les bases de la relation sont plus saines. On demande ce que l’on souhaite et on exprime ce que l’on ressent, simplement et clairement.

Le contrôle de soi est renforcé. On ne détruit pas sans le vouloir, on gâche moins, on construit plus surement, dans la confiance.

Et, tout cela, c’est inestimable.

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