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Petons

J’aurais voulu me souvenir de mes tous premiers instants de vie. De mon premier souffle, de la sensation toute nouvelle de l’air sur ma peau de nouveau-né, de la lumière qui m’éblouit et me fait plisser les yeux pour mieux découvrir ma maman qui, derrière la lumière, me sourit, me prend dans la chaleur de ses bras et me fait reconnaître des sons que je connais déjà, pour les avoir entendus, plus feutrés, quand j’étais dans son ventre.

En découvrant ce monde, progressivement, et avec ses propres moyens, le nourrisson nous rappelle la puissance de l’instant présent. Pour lui, tout est neuf et tout est émerveillement…à condition de se sentir compris et en sécurité.

L’hypnose peut s’exercer de bien des façons. Chez l’enfant, on a coutume de dire que l’hypnose peut s’exercer dès ses six ans, mais elle peut se mettre en place bien plus tôt, pourvu que le bébé et le thérapeute aient une connexion. Le bébé nous invite à nous mettre à sa place, à son niveau et à comprendre son langage, si on accepte de jouer à ce jeu merveilleux. Et pour que bébé soit réceptif à l’hypnose, il nous faut lui donner de l’attention, de l’écoute et de l’amour, car un bébé sent absolument tout.

L’hypnose opère dès que le lien se met en place et modifie l’état de conscience du petit.

Ce lien se crée de deux façons, qui peuvent se cumuler ou s’alterner : la rupture de pattern et/ou la synchronisation.

La rupture de pattern consiste à stopper une chaine d’émotions ou de ressentis négatifs du petit (pleurs, stress, douleur, etc), par une surprise positive : bisous, mots d’encouragements, musique joyeuse…le but est ici de faire oublier au petit son inconfort. S’il est surpris et stoppe momentanément, même un temps très bref, vous avez réussi à rompre la chaîne et pouvez ensuite embrayer sur la synchronisation.

Pour se synchroniser à lui – autrement dit, se connecter –  il nous faut un instant oublier que nous sommes des adultes. Oublier notre langage, nos soucis du quotidien, notre planning de la journée… pour vraiment être là. Il nous suffit alors de capter le regard du bébé, de le garder contre soi et de l’accompagner d’une parole douce, pour que la magie opère : tous deux communiquons à la même vibration, nous respirons au même rythme.

On peut alors s’amuser à faire un ancrage, comme un bisou sur le front pour signifier qu’il est en sécurité. On répètera ce bisou à chaque fois que le bébé se sent effectivement calme, en lui disant avec une voix douce et chaude qu’il est en sécurité, pour associer la sensation ressentie par bébé au baiser sur son front. Ainsi, lorsqu’il sera stressé ou angoissé, ce bisou l’aidera instantanément à retrouver une certaine sérénité. Au-delà de l’hypnose, les câlins sont indispensables au bon développement sensoriel et cognitif de bébé. Le sens du toucher (avec les bisous, les câlins) stimule notamment les hormones du bien-être et de la croissance, alors ne nous gênons pas pour y associer une émotion positive pour bébé !

Les sous-modalités sont aussi très utiles avec le nourrisson, car ludiques. Jouer avec les couleurs, les lumières, les différentes tonalités de voix, les musiques, divertissent bébé et le font lâcher prise : elles sont idéales pour détourner son attention et le faire oublier un élément stressant (je pense, par exemple, aux vaccins). Et n’oublions pas, bien sûr, la kinesthésie : les massages et les bains le ramènent in utero où toutes les parties de sa peau, sans exception, étaient en contact avec la peau de sa maman et baignés dans la chaleur d’un bain à plus de trente-sept degrés. Là aussi, ce rappel est un ancrage qui le calme instantanément, car il le ramène à la douceur et à la chaleur, en occultant tout le reste.

L’avantage est qu’un bébé ne triche pas. Si votre ancrage n’a pas fonctionné, vous le saurez tout de suite ! Mais justement, le bébé nous ramène à l’essentiel de la communication : simple, sans fioriture, et davantage dictée par le cœur que par la tête.

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