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flamme

 

Mais, pour leur permettre d’exister, encore faut-il y croire.

Nous célébrons ce soir l’allumage de la première bougie de Hanoucca, la fête juive des lumières, mais d’abord la fête du miracle, des enfants, de l’espoir et de la victoire de la Vie.

Hanoucca relate le miracle de la ménorah (candélabre juif à neuf branches) dont l’huile fut suffisante pour tenir huit jours, bien que sa quantité ne pouvait promettre qu’une durée de deux jours. Alors que la guerre faisait rage, des enfants vinrent se cacher dans les sous-sols du Temple et gardèrent, au milieu de l’obscurité, le fervent espoir que la lumière du candélabre tiendra assez longtemps pour les sauver. C’est alors tout un symbole, au-delà des jeux de toupie, des beignets et des chants, que Hanoucca met en exergue, et que nous retrouvons dans l’esprit de chacun, quelles que soient ses croyances ou sa foi : la nécessité de garder en nous cette force qu’est l’optimisme.

J’ai une façon particulière de célébrer nos fêtes : je ne m’attache qu’à la spiritualité et à ce qui nous rend plus humble, plus vivant. Je ne pourrai donc me contenter d’allumer la ménorah sans me consacrer à l’enseignement spirituel de Hanoucca et, au contraire, je pourrai me contenter de me rappeler son enseignement sans allumer les bougies. Bien sûr, cette vision n’est que personnelle. Pour moi, la spiritualité prévaut, car elle est indispensable pour nous faire grandir, et je sais que les miracles existent. Alors plus tard, je raconterai d’abord à mes enfants que la flamme la plus forte est celle que nous avons en nous, et m’appliquerai ensuite à allumer toutes les bougies pour leur transmettre la magie de la fête et les imprégner de tous les bénéfices du rituel. L’allumage reste un rituel, et les rituels puisent leur force dans leur faculté à nourrir l’équilibre et l’imaginaire des petits comme des grands.

Je crois vraiment que nous pouvons aider les miracles à s’accomplir, solliciter les faveurs du Destin si, quoi qu’il puisse arriver, notre optimiste reste intact.

Comment, donc, garder en nous notre étincelle d’optimisme ? C’est étrange comme la vie peut nous faire des clins d’œil au moment où on en a le plus besoin, si tant est que nous sachons prendre la main qu’elle nous tend. La flamme qui déchire l’obscurité, qui crépite insolemment, nous fait plisser des yeux pour nous ramener à sa chaleur et sa beauté, c’est le rappel qu’au beau milieu des abimes, une toute petite combustion suffit à les contrer et à faire gagner la vie. Et si elle s’éteint, une autre apparaîtra et sera d’autant plus belle que l’obscurité qui l’entoure sera noire.

Je me perds toujours dans la contemplation d’une flamme.

C’est l’optimisme, la persévérance et la confiance qui feraient alors naître des miracles. Tout a un but, celui de nous épurer de nos carapaces, de nos peurs et de nos doutes, pour pouvoir enfin nous révéler à nous-mêmes. Le véritable miracle serait alors celui de cette acuité nouvelle, qui nous pousse à avancer sereinement en regardant devant nous. Peut-être que la plus grande des forces ne résiderait donc pas dans la combativité, ni dans la persévérance, mais dans la conquête de la sérénité….une conquête qui s’entretient et se renouvelle chaque jour par l’optimisme.

Enfin, pour que les miracles puissent éclore, il nous faudrait accepter le temps pour lui permettre d’œuvrer au mieux pour nous. Trop de décisions sont prises hâtivement parce qu’elles sont motivées par le désir de passer à un épisode plus agréable. Or, l’optimisme intelligent qui permet le miracle conjugue l’acceptation avec la prise de recul. Il nous appelle à porter un regard distancié et critique sur la situation, sans complaisance ni (auto-) accusatoire, à rester observateur et alerte, à protéger notre intuition. Quelles améliorations apporterai-je, à l’avenir ? Quelles perspectives cette situation m’ouvre-t-elle ? Le miracle demande un regard différent sur la vie, réaliste, confiant et constructif.

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