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La flexibilité mentale est le plus souvent associée à l’image du bambou qui se plie face aux tempêtes et se redresse lorsqu’elles se terminent, alors que les arbres se cassent. Cependant, l’authentique magie du bambou ne réside pas dans sa flexibilité, mais dans sa résistance. Il ne se demande pas pourquoi la tempête fait rage, mais plutôt comment se courber au mieux pour la laisser passer.

Comment, dès lors, développer sa résistance face aux intempéries qui surviennent dans notre vie psychique ? Notre santé ne dépend pas uniquement de ce que nous faisons. Bien sûr, le fameux adage men sana in corpore sano implique que protéger notre corps aide à protéger notre psychisme, mais pas que. Notre santé physique reste surtout tributaire des différentes façons dont nos pensées interagissent sur nos émotions et, par voie de conséquence, sur nos réactions. Notre esprit est loin d’être un havre de paix où il fait bon vivre : en lui subsiste trop de peurs, de questionnements, de peines, de dialogues intérieurs négatifs, de complexes…en avoir conscience est déjà un pas en avant vers cette flexibilité.

Cela implique ensuite une acception de la vie davantage posée sur le questionnement du « comment » plutôt que du « pourquoi ». Chercher une solution plutôt que l’apitoiement reste un réflexe que nous n’avons pas toujours et, pourtant, il offre une flexibilité mentale accrue, une plus forte résistance psychique et, par là, une résilience plus rapide et plus indolore.

Comment, donc, vivre au mieux une situation ? Nous le savons déjà, nous n’avons que deux alternatives : soit la changer, soit l’accepter. Mais les deux impliquent une tournure psychique particulière qui devra s’orienter vers un changement. La rigidité mentale se forme dès la première réaction, qui se produit en une fraction de seconde : le réflexe de refus souvent inconscient des conséquences du changement. C’est le « changez moi mais ne touchez à rien », guidé par nos peurs, qui bloque trop souvent notre évolution.

Il nous faudra alors apprendre à nous observer nous-mêmes et prendre de la distance pour comprendre nos rouages mentaux. Les émotions, les pensées qui circulent, les préoccupations qui parasitent trop d’initiatives seront alors percées à jour. Cette attention nous permettra de faire le tri en séparant de grain de l’ivraie et permettra, dans un second temps, de mettre en lumière les éléments qui se trouvent à une profondeur plus importante pour, enfin, comprendre. Comprendre comment ne plus en être impacté, comprendre l’origine de nos émotions, et ainsi notre rigidité dans le cas où elle ferait son apparition.

Plus concrètement, le « comment » s’exerce par la mise en place de plusieurs stratégies.

Orientez-vous vers l’ouverture

Il nous faut cesser d’appréhender le monde en schémas absolus. Tout n’est pas tout noir ou tout blanc, tout n’est pas totalement bon ou mauvais. Chaque situation, chaque personne, chaque possibilité se compose de nuances et de couleurs qui en font sa richesse et sa complexité. Il nous faut arrêter de faire l’économie psychique de l’appréhension exacte de toute chose. Quitte à mobiliser de l’énergie, autant l’orienter vers la contemplation critique, l’observation sans arrières pensées et l’esprit d’ouverture. Nos certitudes seront chamboulée 

Investissez dans le moment présent

La nature de l’esprit humain tend vers le vagabondage. Nous aimons rêvasser, échafauder des plans, refaire le monde, nous demander ce qu’il se serait passé si…Si une telle propension est essentielle à l’imaginaire et au renforcement de la mémoire – c’est l’une des raisons pour laquelle dormir est essentiel pour consolider ce que nous avons appris ; nous devons freiner cet élan pour tout simplement apprendre à vivre réellement. Le passé n’existe plus, le futur n’a jamais existé. A rêvasser, nous nous empêchons donc d’exister et perdons du temps pour agir concrètement. Au final, seule l’action compte car elle a l’effet miracle d’agir sur notre mental en le faisant avancer vers une voie optimiste : focalisez-vous donc sur la réalisation et réorientez votre dialogue intérieur au présent. « Je travaille sur un dossier important », « je sors le chien », « je révise mon cours pour cet examen important ».

Concentrez vous sur ce qui est essentiel

Le roseau a des racines bien ancrées et bien profondes. En vous concentrant sur vos valeurs et sur ce qui est pour vous essentiel, vous vous protégez ainsi du regard des autres et de l’impact de leurs jugements. Ainsi que par tout ce qui vous entoure. La famille, les êtres qui vous sont chers, vos projets personnels, tout ce qui constitue le noyau de votre équilibre doit ainsi être le seul moteur de vos actes et de vos motivations.

Pour conclure, il n’est jamais trop tard pour acquérir une flexibilité mentale indispensable à un réel bien-être sur la durée. La vie ne nous épargne jamais de ses surprises, bonnes comme moins bonnes, et pour chacune d’entre elle devons acquérir le réflexe de réagir avec souplesse et sérénité.  

 

 

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