Cet article n’est pas un énième de happy bashing, mais une petite mise au point afin de remonter le moral de tout le monde. Les réactions à mes articles et les discussions que je partage chaque jour, tant avec mes collègues, proches ou clients, me montrent que nous avons tous une tendance marquée à courir après un bonheur fantasmé, qui ne sera donc probablement jamais celui que nous avons escompté, mais qui ne sera pas forcément moindre si nous dirigeons notre barque avec cohérence.
Nous le savons déjà, nous agissons pas toujours de façon à obtenir ce qui nous rendrait pleinement sereins. Sans pour autant nous pousser à la culpabilisation, force est de constater que nos choix de vie, nos pensées et nos valeurs vacillent trop souvent dans un déséquilibre paradoxalement stable, dans le sens où il s’ancre dans le temps et nous conforte dans l’illusion de croire qu’il est nécessaire à notre existence. Est-ce que vos choix de carrière, vos amis, votre conjoint(e), ainsi que toutes vos décisions quotidiennes (parfois difficiles) sont fidèles à ce que vous êtes ? Si oui, vous êtes alignés et vous savez, au fond de vous, que ces décisions et choix respectent votre économie psychique. Votre zone de confort est alors davantage faite de véritable confort – parce qu’elle sait parfois s’en éloigner, nous y reviendrons – que de leurres.
Dans le cas contraire, voici quelques pistes qui pourraient vous aider à y tendre.
Soyez cohérent
Nos ressentis, nos choix et nos actions doivent aller dans la même direction. En d’autres termes, si nous sentons que nous sommes dans une situation (professionnelle ou personnelle) qui ne nous rend pas heureux, délétère ou trouble, nous ne serons pas alignés tant que nous n’aurons pas agi pour que la situation change. Mais, si l’action est primordiale, être à l’écoute de soi pour réduire la voix de son égo aide souvent dans cette démarche. Il s’agit d’une sorte d’hygiène mentale : nous avons besoin d’agir pour sauvegarder notre intégrité psychique, sans quoi elle menacerait de s’effondrer et de nous réduire en un être bien limité par rapport à notre potentiel de base. Regardez-vous dans un miroir, imaginez vous tel que vous souhaitez vous voir, fier de vous et de vos valeurs, avec le sentiment d’être sur le chemin qui nous sied le mieux. Est-ce que cette image se confond véritablement avec le reflet réel ? La confrontation à soi-même, par une introspection véritable et sans complaisance est indispensable pour cet exercice. Elle pourra, certes, être désagréable, mais elle sera toujours constructrice et vectrice des plus belles évolutions de vie. N’oubliez pas l’enjeu : se respecter soi-même et être fidèle à nos propres valeurs.
Ayez confiance en vous et en la vie
La confiance est un muscle. Elle requiert donc de la volonté, de l’entretien et, surtout, de la motivation. Mais, paradoxalement, si avoir confiance en soi implique d’avoir conscience en son potentiel et ses possibilités, la confiance en la vie demande davantage de dextérité mentale : là, il ne s’agit plus de se tourner vers soi pour constater son propre potentiel, mais de lâcher-prise, d’accepter, pour faire confiance au destin, en adoptant l’idée que rien n’arrive au hasard et que tout vise à nous faire évoluer. Si vous voulez savoir si votre confiance en vous est optimale, mettez vous en situation dans laquelle vous sortez de votre zone de confort : aimeriez-vous faire un discours devant une assemblée constituée de personnes érudites et critiques ? Aimeriez-vous apprendre à piloter un avion ? Pour savoir si vous avez confiance en la vie, demandez vous simplement si vous seriez capable de recommencer votre vie de zéro loin, seul et sans répères.
Vivez au présent
Le présent reste la seule vraie réalité. Le passé est mort, le futur n’existe pas. Or, nous passons beaucoup de notre temps à regretter l’un et à appréhender l’autre. Ne pas vivre le moment présent, c’est donc tout simplement vivre dans l’illusion. Beaucoup disent que vivre l’instant présent, être « ici et maintenant », c’est se voiler la face sur l’avenir ou agir comme si le passé n’avait jamais existé…pas forcément. Nous pouvons vivre l’instant en gardant l’acquis de l’expérience – donc la leçon du passé, mais en laissant le passé à sa place ; ni sans trop anticiper ce sur quoi nous n’avons pas prise – le futur. Être au présent, c’est avant tout avoir conscience de ce qui se passe en soi et hors de soi, se recentrer sur ses sensations et ses émotions, savourer les bienfaits de l’existence sans culpabilisation, et les cas de gêne ou de douleur sans évitement.
Cette méthode de pensée reste l’une des meilleures solutions pour protéger du pessimisme ambiant et de ses propres angoisses personnelles et permet, dans un second temps, de se retourner sur son passé sans complaisance et de se projeter dans l’avenir de manière sereine et réaliste.
Éloignez-vous de tout ce qui vous freine dans votre évolution.
Non seulement des personnes toxiques (cf article Comment se libérer de l’emprise des gens malsains) mais aussi de vos propres freins, les biens nommées « peurs ».
Elles sont non seulement source d’illusion car elles grossissent l’objet de la peur et extrapolent sa menace, mais elles sabotent également nos outils pour faire face à l’imprévu et au danger réel. En d’autres termes, elles ne servent qu’à mettre nos sens en éveil par influx d’adrénaline, mais là encore à condition que celle-ci ne soit pas trop élevée pour ne pas complètement paralyser le cerveau reptilien.
Comment y faire face ? Par la confrontation. Plongez dans ce qui vous tétanise, affrontez-le et vous verrez qu’il est souvent bien plus petit que vous l’aviez imaginé. Sortez de votre zone de confort en osant faire ce que vous sentez, au fond de vous, nécessaire, mais qui vous rebute. Vous serez fier de vous et du chemin parcouru.
Quelque part, nous nous en doutons : être aligné est la véritable honnêteté fondatrice de la clé de voûte d’un bonheur durable. Nous aurons, sinon et tout au long de notre existence, cette épée de Damoclès qui menace de faire effondrer un édifice fondé sur des bases instables, tel un château de cartes. Etre cohérent avec soi-même permet aussi de l’être avec l’Autre et notre environnement, tant par le reflet de soi que nous envoyons à l’Autre que par le jeu des vibrations que nous envoyons/recevons.
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