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« La femme qui cherche à être l’égale de l’homme manque d’ambition » Marilyn Monroe

Nous sommes la génération qui subit de plein fouet le mouvement de libération de la femme enclenché réellement à la fin des années 60. Si la femme eut le droit de vote en France en 1944, ce n’est qu’en 1956 qu’elle maîtrisa enfin ses couches grâce à l’arrivée de la pilule, et cela allait amorcer une avalanche dont elle ne mesura pas l’ampleur. Elle fut vite prise en étau, contrainte de concilier – et avec le sourire – tous les nouveaux défis du quotidien dont l’homme lui a gratifiés : être à la hauteur des exigences de beauté et de jeunesse toujours croissantes, sans oublier les rôles d’amante, de mère, de fée du logis, d’amie, de sportive, de carriériste…si bien qu’aujourd’hui, la liberté féminine se mute en un combat au rétablissement d’un équilibre entre les sexes à redéfinir. Et une lutte contre cette société de consommation dont elle reste toujours l’objet sexuel surmédiatisé, réduite à un fantasme masculin primaire.

J’ai hésité à titrer ce post « Tu seras un Homme, ma fille », mais je me rallie à Marilyn : cela aurait été manquer d’ambition 🙂

La libération de la femme, émasculation de l’homme ?

Soyons franches, les filles. Si tel est le cas, c’est uniquement parce que l’homme le veut bien. Rien ne l’empêche de s’affirmer en tant qu’homme, si tant est que sa définition d’homme ne rime pas avec assouvissement de la femme.

Que ce soit par peur ou par facilité, l’homme s’est généralement laissé gagner par une sorte de léthargie qui l’empêche d’assumer des décisions fortes et clivantes et a relayé à la femme la prise de risques, la mettant ainsi en position d’insécurité. Incapacité à renoncer, à concilier deux aspects d’une vie, à intégrer sa femme et lui faire une place véritable, à donner de son temps à l’éducation de ses enfants, à être fidèle sur le long terme…autant de nouvelles problématiques dont nos grands-pères n’étaient pas confrontés, et dont leurs petits-fils ne sont décidément pas friands.

La femme n’a alors pas le choix : si elle veut survivre, elle doit davantage faire respecter ses besoins, prendre le risque de la solitude, de voir le temps passer, oser dire non et s’accrocher à ce qui la singularise. Au fond, notre véritable liberté de femme est celle de nous affirmer et de résister aux nouveaux dictats masculins.

Être une femme, ça se paie.

« Quand je pense que la taxe tampon est toujours de 5,5% et que les écarts de salaires sont près de 24%, j’ai envie de me faire greffer un pénis » m’a dit un jour une amie de fac, ce qui m’a rendue hilare.

Oui, être une femme coûte cher. Et la supposé vénalité féminine n’a rien à y voir. Ce clivage provient de la seconde moitié du XIXe siècle, lors de la révolution industrielle. Les hommes, qui effectuaient des travaux de gros œuvre sollicitant leur force physique, étaient rémunérés plus chers que les femmes qui étaient relayées aux travaux requérant de la minutie et de la précision. Ce n’est qu’à l’arrivée de la guerre, lorsque les femmes se mobilisèrent au sein des usines d’armement, que la séparation entre les sexes se flouta, bien que les salaires, eux, restèrent figés. De nos jours, les femmes sont encore généralement conditionnées, de par leur futur rôle de mère, aux métiers de communication et de transmission – qui sont moins rémunérateurs que les métiers liés à la finance – et n’occupent quasiment jamais des emplois de direction. Elles sont aussi beaucoup plus nombreuses que les hommes à interrompre leur carrière, encore une fois en priorisant leur rôle de mère.

Il s’ensuit donc qu’une mère célibataire est souvent dans une situation financière précaire. Et que les carriéristes relaient trop aux nourrices le rôle éducatif et la charge affective qu’elles doivent à leur progéniture, leur générant ainsi des manques et des handicaps psychologiques sévères.

La femme est l’égale de l’homme, mais pas sa semblable.

Vive les différences ! Et les différences se marquent dès l’enfance. Une fille n’est pas un garçon. Prônée par les féministes, l’éducation « unisexe » a montré ses limites. L’enfant a besoin, très tôt, de se rassurer en connaissant son identité sexuelle. Le rôle de parent est alors de montrer à un garçon qu’il peut rester viril en faisant la vaisselle, et non d’effacer sa virilité. Adulte, le respect et la protection du sexe dit faible sera ainsi sa priorité. Réciproquement, une fille peut apprendre à se battre tout voulant devenir une belle dame et avoir à son tour des bébés. Elle prendra goût à l’émulation et veillera sur son propre équilibre, ainsi que celui de sa famille, quoiqu’il arrive. L’idée est que, plus tôt on se sent affectivement sécurisé par ses parents, plus tôt on est capable de s’en détacher, et d’aller loin dans la réalisation et le dépassement de soi. La plupart des femmes équilibrées et épanouies dans leur corps de femme ont eu un père présent et une mère tendre, des parents exigeants qui ont su rester fermes.

« Je l’aurai ou je crèverai » s’est écriée Christine Janin, la première femme française à atteindre le sommet de l’Everest. Effectivement, la femme peut facilement devenir une femme d’aventure, à relever les défis que la vie lui tend ou à s’en donner elle-même. À chacun son Everest. La femme est alors libre et affranchie, se déjoue des stéréotypes, ne se compare pas à l’homme. Elle ne se cherche pas d’excuse, ne se plaint pas, n’a pas d’amertume. Elle ne cherche pas à prouver, mais à se prouver. Elle va au-bout d’elle-même, guidée par son intuition, une sorte de Buddha (rebelle) à l’intérieur. Elle est.

 

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