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« Au revoir, cher ami. Après tout, notre rupture n’en est pas une, car nous nous connaissons à peine et rien ne nous lie hormis nos mots, nos maux et l’élastique du temps brûlé par les noces du Sort et de la Providence.

Sache que je ferai tout pour t’oublier. Rayer ton nom de mes réseaux, effacer tes traces pour mieux panser ma plaie puisque, quoi que je fasse, je reste impuissante à la soigner. Ne crois jamais que je t’en veuille. J’aimerais pouvoir, cela me permettrait sûrement de faire mon deuil de ce que nous aurions pu être plus facilement. Mais je suis incapable de te détester.

D’un côté, ma raison me pousse à garder ce que j’ai aujourd’hui et à tenter de composer un maigre bonheur sur des cendres d’espoirs déchus. De l’autre, mes sentiments m’exortent à tenter l’impossible, car l’amour est implacable, justifie tout et devient vite une torture lancinante, harcelante, tant qu’il n’est pas enfin assouvi. 

Tu sais que je suis quelqu’un de raisonnable. Peut-être que mon orgueil me donne l’illusion d’être plus forte que mes sentiments, peut-être me laisse-t-il penser que je serai un jour capable de les vaincre. Je ne sais pas si je souhaite un tel dessein. 

Au revoir, cher ami. Puisses-tu ne rien regretter. »

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