Peu m’importent ton passé, ceux que tu as aimés, déçus ou trahis.

Ce que je veux savoir, c’est ce qui te hante encore, réveille tes démons la nuit et t’habite sans répit,
Ce que je veux savoir, c’est si tu sais le voir en face, les yeux et les oreilles grands ouverts,
Ce qui te consume, la profondeur de ses racines et l’espace que tu lui confères.

Dis-moi ce qui te freine aujourd’hui et je te dirai tes forces,
Dis-moi ce qui te blesse encore et j’y puiserai ta rage,
Dis-moi, si tu peux, ce qui en toi chancelle, et je le sublimerai,
Là où la flamme déchire l’obscurité, l’espoir repousse les regrets.

Peu m’importent ce que tu as été, tes projets avortés et l’amertume de tes rancoeurs,
Ce qui m’intéresse, c’est ce qui t’émeut, anime et impulse ton coeur,
Ce qui te secoue, t’exalte, te propulse vers de nouvelles saveurs,
Toi dans tes couleurs, tes vibrations, tes sourires et tes pleurs.

Dis-moi où le vent te mène, si comme lui tu ne fais que passer,
Dis-moi si le feu brûle tes pas à chacune de tes foulées,
Au point que tu ne saches plus où rester et t’apaiser,
Au point que tout en toi gronde comme une mer endiablée.

Peu m’importent tes voyages, ton savoir et ta mémoire,
Ce que je veux connaître, c’est ceux que tu as choisi d’oublier,
Ce que je veux saisir, c’est tes envies d’encore, tes désirs plus forts,
Ce qui chez toi rend l’instant captif sans épargner l’effort.

Si les dieux t’offraient le jeu des cartes de ta vie pour tout recommencer,
Si le choix t’était donné de tout oublier pour renaître sous d’autres auspices,
Si la différence et le temps pouvaient cette fois être tes alliés,
Oserais-tu prendre le risque d’un tel sacrifice ?

Dis-moi.