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S’il suffit d’un rien pour que tout bascule, il suffit aussi d’un rien pour que tout s’enclenche enfin. Une pulsation, un mouvement, un pas vers l’avant et c’est toute une page de vie qui peut s’amorcer. Des émotions, des attentes et un désir qui se déploient, comme pour prendre leur élan avant l’envol tant attendu.

Osons. C’est tous les jours qu’on apprend à sortir de sa zone de confort, à tout âge et quel que soit le travail que nous avons déjà fait sur nous-mêmes.

Oser, quelque part, c’est se dépasser le temps d’un instant. C’est jouer avec un défi, relativiser, profiter d’une piqûre d’adrénaline pour stimuler l’instant et lui donner une intensité sans pareille. Oser est à la fois un cadeau et un pari. Le pari que cela va réussir, et un cadeau à soi-même de s’être donné la chance d’y parvenir. Et de ne rien regretter.

Oser, finalement, c’est peut-être juste ce soubresaut qui survient lorsqu’un rappel nous secoue, nous exhorte que le temps file et ne se rattrape pas, nous rappelle que rien ne mérite de passer à côté de ce qui reste finalement trop important pour être réduit à une peur.
Réaliser que la puissance de cette peur est proportionnelle à un plaisir futur. Que tout ce qui freine l’action n’est que l’écho de la valeur de ce qui est en ébullition, de ce qui ne demande qu’à resurgir, qu’à jaillir pour prendre forme enfin. La peur qui précède l’élan d’oser est une peur particulière, un très bon indicateur : elle signe un événement sur le point de survenir. Si on ose aller vers lui.

Que l’événement soit positif ou négatif, qu’il soit une chute ou une réussite, peu importe : au moins, oser nous procure la satisfaction de connaître l’issue et de se délivrer de l’attente. Alors, pour ne pas chuter de trop haut et mettre toutes les chances de notre côté, des précautions sont souvent utiles : on ne saute pas d’un avion sans s’être assuré dix fois que le parachute est bien là et prêt à l’emploi, surtout lors d’un premier vol. En utilisant les circonstances, en mariant les nuances de subtilités que seule la cible visée peut déceler, un chemin se crée pour s’approcher progressivement d’elle et ainsi tester si elle répond positivement ou non à ces approches feutrées. Oser devient alors le dernier pas de l’attente vers elle, et le premier d’un autre début.

Alors parfois une sensation tenace demeure, celle que les efforts déployés pour faire naître une réponse claire restent infructueux. Celle du doute de réussir, de l’impatience que le futur se révèle, de la frustration de ne pouvoir communiquer tout de suite comme l’idéal le souhaiterait. Peut-être alors un mélange de rage, d’impuissance et de résignation mitigée : comment œuvrer pour que les circonstances ne soient pas des freins, pour que simplement la spontanéité et l’envie d’un moment partagé en toute insouciance prennent le dessus ? Le tout reste encore de bien prendre le pouls de la situation et de vérifier son parachute avant le grand saut.

Bien sûr, oser ne veut pas signifier braver. Il ne s’agit pas de provoquer, ni d’agir sans y avoir bien réfléchi à l’avance. Mais en osant, on prend un risque guidé par un désir en croyant à une promesse.

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