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« Pourquoi être grossier quand la politesse nous permet tant d’impertinence ? » (Voltaire)

Les chaînes qui nous maintiennent prisonniers sont principalement celles de la peur et de la culpabilité. Les autres n’en sont pas, car elles sont des liens affectifs, d’amour principalement.

Les chaînes sont donc, par principe, délétères.

Se libérer de nos chaînes entraîne un bousculement momentané de notre équilibre psychique, plus ou moins violent ; et une sensation de mise à nu. On se sent soudain très petit, très vulnérable…mais, en même temps, plus libre et plus fort, car plus affirmé. C’est paradoxal, une sorte de douche écossaise psychique.

C’est grâce à des piliers que nous pouvons nous sentir plus forts. Ces piliers sont ceux qui nous maintiennent debout et nous donnent la force de poursuivre quand nous sentons que l’énergie nous fera défaut avant la fin du combat. Ils sont, pour la plupart, ceux qui suivent.

 Etre entouré de personnes vraies

Une famille authentique et soudée, des amis sincères et présents, sont indispensables. Parce qu’ils sont ceux qui nous connaissent le mieux, qui nous aiment le plus et qui nous font grandir. Nous savons qu’avec eux nous pouvons être nous-mêmes sans craindre le jugement ou le rejet ; et que leurs bras et leur cœur nous seront toujours ouverts. Rien que pour leur présence sur Terre et dans nos vies, nous pouvons nous estimer extrêmement chanceux.

Dire les choses sans violence…même quand on en reçoit

Nous réagissons tous différemment face à une même expérience, car nous sommes tous uniques. Néanmoins, s’il y a une constante que nous devons veiller à respecter, c’est celle qu’impose notre intégrité psychique : garder la maîtrise de soi. L’état d’esprit doit être celui de l’apaisement, quoi qu’il arrive. Quitte à en prendre plein la figure…et renvoyer un sourire en retour. Répondre au mal par le bien, sans pour autant se laisser faire.

C’est, personnellement, ma façon de réagir à la violence verbale. J’ai déjà béni avec un sourire sincère une personne qui m’a maudite, parce que je sentais en elle une douleur sourde, immense. Le poison de ses paroles ne devait être pour moi que le résultat de sa déflagration intérieure, et sa hargne un réflexe de survie pour échapper à la confrontation à une réalité qui la détruisait – même si elle la connaissait déjà.  Je ne me suis donc pas du tout sentie visée par ses paroles car je savais qu’elle ne les pensait pas vraiment, et qu’elle avait besoin d’un second temps pour se remettre du choc émotionnel que cette confrontation avait provoqué en elle. Je lui donnai alors ce second temps…et elle put réaliser qu’elle n’avait finalement pas si mal, que son monde ne s’arrêtera pas de tourner. Ses paroles furent, ensuite, moins véhémentes. Elle regretta m’avoir maudite.

Il est vrai que l’empathie permet le retrait de soi pour prendre en compte le besoin de l’autre, et coupe toute possibilité à la haine de naître en nous.

Se battre pour conserver sa lucidité intacte…et l’exprimer

Nous avons tous une petite voix, en nous, qui nous dit une vérité souvent perturbante, car (trop) pertinente. Même si nous nous efforçons de la faire taire, nos sens lui donnent les éléments dont elle a besoin pour étayer ses thèses. Elle reste toujours plus tenace que notre volonté, et parvient toujours à nous faire plier, tôt ou tard. Elle est même pernicieuse car elle est à l’origine de nos regrets. Cette petite voix s’appelle l’intuition.

A ne pas la confondre avec le fantasme. L’intuition, elle, se base sur des faits réels et objectifs, même si nous ne savons pas lesquels. C’est par l’introspection et une remise en question sans complaisance que nous pouvons comprendre les raisons de ses déductions. Et admettre qu’effectivement, ces raisons sont justes en ce qu’elles donnent des indices sur l’avenir qui se profile si nous continuons sur cette voie. L’intuition, alors solidifiée par son acceptation, devient lucidité.

Dès lors, nous avons des appuis psychiques solides sur lesquels nous appuyer car, à chaque tentative de fragilisation, nous nous remettons à la vérité, éclairée par notre lucidité. Il devient alors impossible de nous faire dévier de notre chemin. Nous savons.

Se projeter

Où aimerions-nous être, en ce moment? Imaginons le bruit des vagues qui s’écrasent sur le sable, l’immensité de l’océan, le soleil aux milles reflets qui miroitent sur l’eau…puis le vent, chaud et doux, qui joue avec nos cheveux, caresse notre visage pendant que nous fermons les yeux. Savourons un instant qui existe dans notre mémoire pour s’échapper momentanément aux émotions du présent, prendre du recul et avancer. Créons mentalement un futur serein, aimant et aimé, qui construit, qui donne et reçoit de manière équilibrée.

C’est alors que les chaînes tomberont plus naturellement, que les résistances de la peur et du sentiment de culpabilité finiront par céder.

 

 

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