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« La lucidité est la blessure la plus proche du soleil » (René Char)

Il est complexe d’être simple. Cela demande de lâcher prise sur le regard des autres, de revoir l’image que l’on a de soi-même, de se remettre en question en permanence, de se recentrer sur le présent et, enfin, de garder confiance en soi. Être simplement soi, c’est donc un travail de tous les jours pour rester lucide.

Pour autant, je pense que cela devient tout de suite plus facile lorsqu’on réalise que, finalement, peu de choses sont d’importance et, qu’encore une fois, la plupart de nos tâtonnements sont régis par une peur : celle de mal faire.

Le compromis optimal est alors le même, dans toutes nos interactions, en société, vis-à-vis de nos proches ou dans l’intimité : trouver le juste équilibre entre les besoins de l’autre et les nôtres, sans fard ni masque.

L’authenticité reste la clé de voute. Elle implique de reconnaître ce qui nous émeut, nous anime et nous pousse à l’action. C’est elle qui donne véritablement vie à nos valeurs les plus profondes. Tenter de les faire connaître, de les partager, avec plus ou moins d’habilité, est déjà un très bon début vers cette quête de soi et de l’autre. Si nous ne trichons pas, alors non seulement nous attirerons à nous des personnes qui ne tricheront pas non plus, mais nous saurons désormais reconnaître celles qui trichent.

Nous aurons alors l’envie d’adopter une nouvelle hygiène mentale en lâchant ce qui est superflus et en relativisant. Cette hygiène de l’esprit passe par celle du corps, notamment par du sport ou des activités qui nous déconnectent un instant du réel pour prendre du recul et nous libérer d’un surcroit d’énergie qui peut nous étouffer. Mais cet apaisement que ces activités procurent n’est qu’une première étape. Il doit ensuite nous permettre de nous recentrer sur l’instant présent. Nous comprenons alors que nous ouvrir à la faculté d’accueillir pleinement tout ce que le présent a à nous offrir est le fil conducteur vers une vraie sérénité, un alignement total avec nous-mêmes. Notre regard n’est alors plus tourné vers nous, mais vers l’extérieur.

L’une des techniques les plus efficaces pour y parvenir est la méditation de pleine conscience. Depuis que je l’ai adoptée il y a quelques semaines, j’accepte davantage ce que je vis, ce que je suis et tout ce que je serai amenée à accomplir, avec peut-être des maladresses, mais des maladresses assumées d’avance. Je préfère désormais tâtonner dans le noir vers mon bonheur avec la certitude de le trouver un jour, que ne plus bouger par peur du noir.

Être simplement soi nous donne alors l’énergie nécessaire et indispensable pour agir. Nous ne sommes plus spectateur mais acteur de notre vie, car nous nous rappelons que cette vie passe vite, que le temps perdu ne se rattrape pas et que nous pouvons mourir demain. Nous n’avons plus de temps à gaspiller à être ce que nous ne sommes pas et à jouer un rôle qui ne nous sied pas. Autant donc rester nous-mêmes.

Osons regarder ce que nos yeux nous montrent à voir, simplifions au maximum ce qui peut l’être, tentons toujours d’essayer. Nos seuls regrets sont ceux de nos rêves auxquels nous n’avons jamais eu la force de vouloir croire. Ouvrons les yeux sur ce qui nous freine, nous blesse ou nous fragilise car c’est justement en le reconnaissant que nous pourrons trouver en nous une force que nous ne croyons pas posséder, une force qui nous prendra au cœur et aux tripes pour aller vers nos rêves. Et, par cette lucidité nouvelle, c’est aussi toutes nos qualités, nos valeurs et notre confiance en nos capacités qui seront renforcées. Être simplement soi, c’est alors reconnaître que nous avons fait des erreurs, que nous en ferons probablement encore…mais plus les mêmes.

Être simplement soi, c’est juste se respecter soi-même.

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